Le chef de l’Etat sénégalais Bassirou Diomaye Faye a présidé lundi, en présence de représentants de plusieurs pays africains, la cérémonie commémorant le massacre par l’armée coloniale française de tirailleurs africains à Thiaroye, au Sénégal il y a 81 ans.
Au matin du 1er décembre 1944, au camp militaire de Thiaroye, située non loin de la capitale Dakar, des troupes coloniales avaient tiré sur ordre d’officiers de l’armée française sur des tirailleurs rapatriés après avoir combattu dans les rangs français en Europe lors de la Seconde Guerre mondiale. Ces tirailleurs originaires de plusieurs pays ouest-africains (notamment du Soudan français – devenu le Mali -, du Sénégal, de Côte d’Ivoire, Guinée, Haute-Volta – devenue le Burkina Faso) réclamaient le paiement d’arriérés de soldes avant de rentrer chez eux.
Le traumatisme lié à leur massacre est toujours vif au Sénégal et dans les autres pays concernés.
Mi-octobre, un Livre blanc sur le massacre de Thiaroye avait été remis jeudi au président sénégalais qui l’avait qualifié d' »étape décisive dans la réhabilitation de la vérité historique » sur l’un des derniers dossiers mémoriels douloureux entre la France et le Sénégal.
En avril 2024, les autorités sénégalaises, qui se réclament du souverainisme, avaient mis en place ce comité de chercheurs auteurs du Livre blanc.
Des zones d’ombre subsistent encore sur les circonstances du massacre, le nombre de tirailleurs tués, leur identité, le lieu de leur inhumation.
En novembre 2024, à l’approche du 80e anniversaire des événements de Thiaroye, le président français Emmanuel Macron avait reconnu que les forces coloniales françaises y avaient commis un « massacre ».

