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Le Mali et la compagnie canadienne Barrick mettent fin à leur conflit sur l’or

La junte au pouvoir au Mali et la compagnie aurifère canadienne Barrick ont annoncé lundi la fin de leur différend de plusieurs mois, sur l’un des plus importants gisements aurifères au monde dont Bamako avait obtenu la mise sous administration provisoire en juin.

L’industriel canadien et l’État malien se livrent depuis des mois à un bras de fer autour du complexe de Loulo-Gounkoto (ouest), la plus grande mine d’or du pays, détenu à 80% par le groupe minier et à 20% par le Mali.

Au nom de la souveraineté économique du pays, le Mali, dirigé par des militaires après deux coups d’Etat en 2020 et 2021, a réformé récemment son code minier. Il réclamait des centaines de millions de dollars d’arriérés d’impôts à Barrick.

Le placement sous administration provisoire de Loulo-Gounkoto, décidé par un tribunal de Bamako, sera terminé et « les opérations de contrôle sur le complexe seront restituées à Barrick », dit la compagnie basée à Toronto (Canada) dans ce communiqué selon lequel cela « va ouvrir la voie » à un dialogue constructif entre les deux parties.

En outre, « toutes les charges contre Barrick, ses (sociétés) affiliées et employés seront levées » et des démarches judiciaires seront menées pour obtenir la libération de quatre employés de Barrick en détention depuis novembre 2024, ajoute le communiqué.

Le groupe canadien annonce aussi qu’en lien avec cet accord, ses filiales « retireront la plainte en arbitrage » déposée au Centre international pour le règlement des différents relatifs aux investissements (CIRDI) », une organisation de la Banque mondiale basée à Washington.

Dans un communiqué publié lundi soir, le ministère malien des Mines confirme avoir « conclu un accord de règlement avec la société Barrick Gold mettant fin au différend relatif à l’exploitation » de la mine d’or de Loulo-Gounkoto.

« L’accord marque la fin d’une période conflictuelle entre la société minière et le gouvernement malien », ajoute le texte, qui évoque un « accord de sortie de crise ».

Cet accord est conclu alors que le Mali subit depuis septembre un blocus imposé par des jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM, affilié à Al-Qaïda)affiliés à Al-Qaïda sur les convois de carburant, provoquant notamment des files d’attentes interminables aux stations-service et des pénuries d’électricité et grippant l’économie.

Depuis 2012, le pays sahélien fait face à une profonde crise sécuritaire, nourrie notamment par les violences du JNIM et de l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires.

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