Le Mali dénonce et met fin à l’accord de paix d’Alger

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La junte au pouvoir au Mali a annoncé, jeudi 25 janvier, la « fin avec effet immédiat » de l’accord pour la paix et la réconciliation d’Alger. Dans un communiqué lu à la télévision d’État, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement installé par les militaires, a évoqué comme raisons « le changement de posture de certains groupes signataires », mais aussi « les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes, dont le pays est le chef de file de la médiation ». 

L’accord prévoyait notamment de rétablir la paix au Mali par une « régionalisation », avec notamment la création d’assemblées régionales dotées de pouvoirs importants, élues au suffrage universel direct. Mais sans autonomie ni fédéralisme. Au cœur du texte également, la création d’une armée reconstituée intégrant ceux qui avaient fait partie des groupes armés signataires, ainsi que le redressement de l’autorité de l’État, et des mesures socio-économiques en faveur du développement, autant de sujets considérés comme des composantes politiques indispensables à une sortie de crise au Mali, en plus de l’action purement militaire.

Cet accord a été signé alors que le nord du Mali était tombé en 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ils avaient coupé le pays en deux pendant neuf mois. Ces djihadistes ont été dispersés et, en grande partie, chassés par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui a décidé de traiter la crise en deux volets, l’un politique délégué à l’Algérie et le second militaire avec l’opération Serval puis Barkhane.

En juin 2015, le gouvernement malien et deux coalitions de groupes armés issus du nord du pays, signaient, à Bamako, un accord pour restaurer la paix et la réconciliation au Mali. Le texte définitif avait été adopté aux forceps sous l’égide d’une médiation internationale dont l’Algérie était la cheffe de file avec d’autres parties comme la France ou la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali, Minusma.

Marc PHILIPPE
Marc PHILIPPE
Journaliste

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