La République démocratique du Congo (RDC) a annoncé mardi la reprise de ses exportations de cobalt, après dix mois de suspension pour contrer la chute des prix de ce minerai stratégique dont elle est le premier producteur mondial.
Le gouvernement avait justifié le gel des exportations décidé le 22 février pour quatre mois pour « stabiliser le marché du cobalt (…) face à la surabondance de l’offre ». Les cours, divisés par quatre en trois ans, étaient tombés à leur plus bas depuis huit ans. « Depuis vendredi, la République démocratique du Congo a repris l’exportation de son cobalt », a déclaré le ministre des Finances, Doudou Fwamba, lors d’une conférence de presse.
La RDC a fourni en 2024 près de 76% de la production mondiale de cobalt, soit 220.000 tonnes, selon l’Institut américain d’études géologiques (USGS). Ce minerai est essentiel à la fabrication des batteries pour véhicules électriques, dont la demande explose depuis deux décennies.
L’offre provient de deux mines, Tenke Fungurume et Kisandu, les plus grandes du monde exploitées par le géant chinois CMOC (China Molybdenum) dans la région du Katanga (sud-est).
La stratégie de gel des exportations, pilotée par l’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (Arecoms, organisme étatique), semble avoir porté ses fruits.
Malgré la richesse minière dont regorge son sous-sol, la RDC reste parmi les pays les moins développés, avec une population majoritairement pauvre et un secteur minier gangréné par la corruption, la contrebande et l’exploitation illégale.
Le cobalt artisanal, qui représente 3 à 5% de la production, reste associé à des violations des droits humains, malgré les efforts de régulation, selon les experts. Sa production, concentrée dans le Katanga, est épargnée par le conflit armé qui ravage les provinces minières de l’est congolais, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, à plus de 1.000 km, où le groupe M23, soutenu par le Rwanda, contrôle de larges territoires.

