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Guinée : lancement de l’exploitation du gigantesque site minier de Simandou

Les autorités guinéennes ont officiellement lancé mardi l’exploitation du site minier de Simandou (sud-est), un des plus importants gisements de minerai de fer au monde, attendue depuis plusieurs décennies, lors d’une cérémonie en présence du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya.

L’inauguration, célébrée en grande pompe par les autorités, a été également marquée par la présence de deux chefs d’État étrangers, le Gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema et le Rwandais Paul Kagamé, lors d’une cérémonie dans le port de Morébaya, au sud de Conakry, par lequel le minerai sera évacué. Les premières tonnes de minerai extraites du gigantesque site devraient désormais commencer à être exportées.

Mamadi Doumbouya, arrivé au pouvoir après un coup d’État en 2021, a par ailleurs décrété cette journée fériée, signe de l’importance que les autorités accordent à cet événement. Vêtu d’un boubou blanc, le chef de la junte n’a pas pris la parole lors de la cérémonie. Le début de l’exploitation de la mine était très attendu dans le pays, des décennies après la découverte d’un gisement de minerai de fer d’une rare qualité dans cette chaîne de montagnes.

L’exploitation est assurée d’un côté par Winning Consortium Simandou (WCS), un consortium sino-singapourien, et de l’autre par l’entreprise Simfer, détenue par l’anglo-australien Rio Tinto et le géant Chinalco. Elle a été entravée pendant des années par les litiges sur les droits miniers, les soupçons de corruption et l’ampleur des investissements à réaliser dans une région enclavée et un pays cruellement dépourvu d’infrastructures.

La Guinée, pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, espère tirer de larges revenus de cette exploitation et les infrastructures construites doivent permettre le désenclavement d’une partie du pays, notamment grâce à la réalisation d’un chemin de fer de plus de 650 kilomètres.

L’ensemble du projet représente plusieurs milliers d’emplois directs.

L’inauguration du site prend également une dimension politique pour le général Mamadi Doumbouya qui a fait de ce projet l’une de ses priorités depuis son arrivée au pouvoir. Après avoir longtemps promis de rendre le pouvoir à des civils, Doumbouya a déposé début novembre sa candidature pour participer à la présidentielle du 28 décembre. Samedi, la Cour suprême a publié une liste provisoire de neuf candidats, dont M. Doumbouya.

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