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Ghana : des manifestants demandent l’annulation de la dette africaine

Quelques centaines de travailleurs ghanéens se sont rassemblés vendredi dans les rues d’Accra, la capitale du pays d’Afrique de l’Ouest aux 34 millions d’habitants, pour réclamer l’annulation de la dette africaine.

Vêtus de hauts rouges et noirs, les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Nous ne devons rien, nous ne paierons pas », « l’Afrique ne peut plus respirer » et « La réforme économique est une arnaque ».

La manifestation, menée par le Congrès des syndicats du Ghana (TUC) et soutenue par la Confédération syndicale internationale – Afrique (CSI-Afrique), appelait à une refonte radicale du système mondial de la dette qui, selon les syndicats, étouffe les perspectives économiques de l’Afrique.

Au Ghana, la dette extérieure s’élevait à 28,5 milliards de dollars américains (24,4 milliards d’euros) en mars 2025, soit 28,5% du PIB.

Premier producteur d’or en Afrique et deuxième exportateur mondial de cacao, le pays commence juste à se relever de l’une des pires crises économiques de son histoire, marquée par un défaut de paiement en 2022 et une inflation qui a culminé à 50%, ce qui a poussé l’ex-président Nana Akufo-Addo (2017-2025) à solliciter un prêt de 3 milliards de dollars (2,56 milliards d’euros) auprès du FMI.

« Ces dettes, qui se chiffrent en milliards, sont devenues un obstacle majeur au développement de tout le continent », juge Horde Ayigbe, responsable de la recherche à la CSI.

La pétition demande « l’annulation totale et inconditionnelle des dettes extérieures insoutenables de l’Afrique à titre de justice réparatrice », arguant que les ressources ainsi libérées devraient être consacrées à l’emploi, aux salaires, à la protection sociale et à la résilience climatique.

Recevant la pétition au nom du président ghanéen John Mahama, le ministre des Finances, Cassiel Ato Forson, a reconnu l’ampleur du problème. La dette extérieure de l’Afrique dépasse désormais 1.300 milliards de dollars (1.111 milliards d’euros).

23 pays africains consacrent plus d’argent au service de la dette qu’à la santé ou à l’éducation. « Dans le cas de ces 23 pays africains, le coût du service de la dette a évincé des dépenses très importantes… ils ne peuvent tout simplement pas payer », a expliqué le ministre, prônant « un mécanisme de résolution de la dette plus équitable et plus durable qui tienne compte de la situation difficile des économies en grande détresse ».

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