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Coup d’État au Niger : impuissante, la Cedeao enchaine les réunions

Les affaires du général Tchiani, nouvel homme fort du Niger sonnent mal dans les oreilles des gouvernants de la sous-région. Ce dimanche, la Cedeao tente une nouvelle concertation entre les jambes de Bola Tinubu le président nigérian pour faire entendre raison à ces hommes en arme qui ont repris le pouvoir des mains de Mohamed Bazoum. 

Le président en exercice de la Cedeao, le nigérian Bola Tinubu rencontre ce dimanche à Abuja ses pairs. Ils veulent se pencher sur la situation au Niger depuis le renversement de Mohamed Bazoum. Le sommet est crucial et l’homme fort d’Abuja qui quête un retour à la normal imminent à Niamey a instruit ses pairs pour être tous de ce rendez-vous. Le conclave lui semble crucial pour arracher le pouvoir des mains de la team Tchiani et remettre sur le fauteuil présidentiel le déchu Bazoum. La Cedeao en rêve mais sans compter avec la fermeté du nouveau régime de Niamey de plus en plus irrité par les injonctions de l’organisation sous régionale. A vrai dire, le Cedeao qui joue sa crédibilité au plan international avec ce coup d’Etat de plus ou de trop n’a pas vraiment les mains libres pour avancer. Elle est donc impuissante, déjà qu’elle est fragilisée par de petites tensions internes et des plaies éparses que Tinubu se devra de soigner très vite. Son ambition d’avoir autour de lui des régimes démocratiques se heurte à la situation nigérienne au cœur des échanges de ce dimanche à Abuja.  

« Je déclare sans équivoque que le Nigeria soutient fermement le gouvernement élu du Niger. » À peine 17 jours après son arrivée à la tête de la Cedeao, le chef de l’État nigérian, Bola Tinubu, a été mis à l’épreuve face aux mutins qui ont renversé le pouvoir à Niamey. « Nous n’hésiterons pas à défendre et à préserver l’ordre constitutionnel », a-t-il déclaré le 26 juilletdernier. La Cedeao qui prend la situation de Niamey « avec stupeur et consternation » et l’a « condamné de la manière la plus vigoureuse » a fait du Béninois Patrice Talon, médiateur pour faire entendre raison aux hommes de Tchiani. « Tous les moyens seront utilisés pour que l’ordre constitutionnel soit rétabli au Niger, mais l’idéal serait que tout se fasse dans la concorde. Les actions de médiation seront renforcées ce soir même pour que la situation s’arrange dans la paix », déclarait Patrice Talon. Mais pour l’heure, cette mission, test grandeur nature, ne lui sourit pas encore. Les conclusions du conclave de ce dimanche situeront davantage sur la ligne directrice de la Cedeao.

Jonadeleine TADAGBE

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