Site icon AFRIQUES

Côte d’Ivoire : l’opposition manifeste à Abidjan contre un 4e mandat de Ouattara

Des milliers d’opposants ont manifesté dans le calme samedi matin à Abidjan pour protester contre la candidature à un quatrième mandat du président sortant Alassane Ouattara et réclamer la réinscription sur la liste électorale de plusieurs dirigeants d’opposition pour la présidentielle du 25 octobre.

La manifestation était organisée par le Front commun composé des deux principales formations d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). Leurs deux chefs, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, ont été exclus de la course à la présidentielle par des décisions de justice, le premier pour des questions de nationalité, le second pour une condamnation pénale.

Les manifestants se sont ensuite dispersés sans heurts. « Nous avons manifesté dans la paix et la discipline. Je me réjouis qu’il n’y ait eu aucun désordre. C’est une leçon de civisme et de patriotisme », a déclaré Tidjane Thiam, hors du pays depuis près de cinq mois, dans un message sur les réseaux sociaux.

Fin juillet, Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, a annoncé sa candidature pour un quatrième mandat, assurant que la Constitution l’y autorise.

La loi fondamentale ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel a estimé en 2020 qu’avec la nouvelle Constitution adoptée quatre ans plus tôt, le compteur des mandats présidentiels avait été remis à zéro. Ce que l’opposition a toujours contesté.

Outre Gbagbo et Thiam, d’autres dirigeants d’opposition sont exclus de la course en raison de condamnations pénales: l’ancien Premier ministre en exil Guillaume Soro et l’ex-bras droit de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé.

Le climat politique reste tendu à moins de trois mois du scrutin, notamment après l’interpellation ces dernières semaines de plusieurs membres du PDCI et du PPA-CI. L’opposition dénonce des « enlèvements » et un « harcèlement », tandis que les autorités assurent qu’il n’y a aucune « arrestation arbitraire » dans le pays.

Les candidats sont actuellement en train de collecter les parrainages citoyens indispensables pour participer au scrutin. Ils ont jusqu’au 26 août pour déposer leur candidature, avant que le Conseil constitutionnel n’examine leur validité.

Quitter la version mobile