La formation de l’ancien président ivoirien et désormais opposant Laurent Gbagbo a sanctionné mercredi une vingtaine de ses cadres qui se présentent aux législatives de décembre, en contradiction avec la position du parti de ne pas participer à ce scrutin.
Plus tôt ce mois-ci, le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) avait annoncé son intention de boycotter l’élection du 27 décembre pour protester notamment contre « un environnement socio-politique délétère, marqué par la répression, les persécutions et le harcèlement judiciaire ». Cette décision avait été prise pour contester le résultat de la présidentielle d’octobre où le président Alassane Ouattara a été réélu avec près de 90% des voix, lors d’une élection à laquelle M. Gbagbo n’avait pu participer, radié des listes électorales par une décision de justice.
Vingt-deux cadres du PPA-CI, dont certains députés sortants, ont pourtant fait acte de candidature, en indépendant. « Laurent Gbagbo a procédé à la révocation de toutes leurs fonctions », indique le parti dans un communiqué.
« Servir un parti c’est accepter de le respecter, dans les moments faciles comme dans les épreuves. C’est donc avec regret mais fermeté que Laurent Gbagbo a décidé de retirer sa confiance à celles et ceux qui ont sciemment choisi la désobéissance et l’insubordination », poursuit le PPA-CI. Aux dernières législatives, le PPA-CI, avait obtenu 18 sièges sur les 255 que compte l’Assemblée nationale.
Onze personnes sont mortes dans des manifestations ou des affrontements intercommunautaires avant le scrutin ou le jour même, 27 selon l’opposition. L’autre grand parti d’opposition le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dont le leader Tidjane Thiam était lui aussi exclu de la course à la présidentielle, va de son côté participer aux législatives.

