Le gel de l’aide américaine à l’étranger, décidé par l’administration Trump, menace la santé publique en Côte d’Ivoire, ont alerté mardi des associations du secteur lors d’une conférence de presse à Abidjan.
« Le gel de l’aide étrangère par le gouvernement des Etats-Unis représente une menace grave pour la santé publique en Côte d’Ivoire », a déclaré Gisèle Takalea, vice-présidente d’un réseau d’associations de lutte contre le VIH et d’autres maladies. Le président américain Donald Trump a ordonné peu après son investiture en janvier la suspension de 92% des financements de programmes à l’étranger par l’agence américaine de développement (USAID).
Son administration a finalement accordé quelques exemptions, concernant notamment le Pepfar, important programme de lutte contre le VIH, mais sa reprise reste perturbée. Gisèle Takalea craint des « conséquences désastreuses sur la réponse au VIH, à la tuberculose et à la lutte contre le paludisme ». Elle rappelle que l’aide américaine, à travers le Pepfar, représente entre 50 et 60% du financement des soins reçus par les personnes séropositives en Côte d’Ivoire.
Et pendant les quelques semaines de suspension effective, plusieurs centres ivoiriens ont signalé une rupture de stocks d’antirétroviraux (ARV), une pénurie qui « met en péril la vie de milliers de patients », s’est indignée Gisèle Takalea. Elle dénonce la « dépendance à l’aide internationale » et demande au gouvernement ivoirien de « renforcer le financement domestique » et d’augmenter le budget national de la santé. Selon Sidaction, en Côte d’Ivoire, 1,82% de la population vit avec le VIH, soit plus de 400.000 personnes.
D’autres pays africains comme l’Afrique du Sud ou le Lesotho, très touchés par le VIH, s’inquiètent également de ces perturbations. Les Etats-Unis étaient jusque-là, et de très loin, le plus important donateur mondial d’aide humanitaire et au développement.