Site icon AFRIQUES

Burkina Faso : les avocats en grève, exigent la libération de  Me Guy Hervé Kam

Guy Herve Kam, lawyer of the ''Balai Citoyen'' movement stands next to Burkinabese musician and spokesperson of ''Balai Citoyen'' Serge Martin Bambara Smockey (R), during negotiations on the transitional government after the ouster of the country's longtime ruler in Burkina Faso, on November 12, 2014 in Ouagadougou. The army, which took power after president Blaise Compaore's exit following a popular uprising in response to his bid to extend his 27-year rule, is under heavy international pressure to quickly hand over to a civilian government. AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO (Photo by ISSOUF SANOGO / AFP)

Les avocats du Burkina Faso ont observé jeudi un arrêt de travail, pour exiger la libération d’un de leurs confrères. Il s’agit de Me Guy Hervé Kam, enlevé fin janvier par des hommes en civil et détenu par les autorités burkinabè, « au mépris délibéré et inconsidéré des dispositions garantissant la liberté et l’indépendance de l’avocat et du barreau« , selon l’ordre des avocats du Burkina Faso.

« Le Conseil de l’ordre des avocats, en sa séance extraordinaire du 7 février 2024 a décidé d’observer un arrêt de travail le jeudi 15 février sur toute l’étendue du territoire, dans le cadre des actions engagées pour exiger la libération sans condition de leur confrère, Guy Hervé Kam », avait écrit le bâtonnier Siaka Niamba dans un communiqué.

« Les avocats sont donc invités à s’abstenir de participer aux audiences devant toutes les juridictions sans exception », avait-il insisté. Répondant à son appel, les avocats burkinabè ont deserté jeudi les tribunaux et la maison de l’avocat à Ouagadougou.

Me Guy Hervé Kam est connu au Burkina pour avoir été l’avocat de la famille de Thomas Sankara, ex-chef d’Etat de 1983 à 1987 et tué lors d’un coup d’Etat. Ancien magistrat, il est également un leader de la société civile burinabè. Il a notamment co-fondé le « Balai citoyen », un mouvement qui avait joué un rôle capital dans la chute du régime de Blaise Compaoré en 2014.

Plusieurs cas d’enlèvements de voix considérées comme hostiles au régime militaire au pouvoir depuis un coup d’Etat en septembre 2022, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, ont été rapportés ces derniers mois à Ouagadougou.

Le gouvernement de transition avait affirmé en janvier avoir déjoué une « énième tentative de déstabilisation » et lancé une traque contre un réseau impliquant des militaires et des civils.

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait près de 20.000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.

Quitter la version mobile