Huit membres de l’ONG INSO, spécialisée dans la sécurité humanitaire, dont trois Européens – un Français, une Franco-sénégalaise et un Tchèque -, ont été libérés fin octobre après avoir été arrêtés pour « espionnage » par la junte du Burkina Faso, a annoncé INSO à l’AFP vendredi.
Le Burkina Faso est dirigé depuis trois ans par un régime autoritaire issu d’un coup d’Etat, qui prône une politique souverainiste. « INSO salue la libération de ses collègues effectuée en toute sécurité et est reconnaissant du soutien qui l’a rendue possible », a indiqué le service communication de l’ONG, basée à La Haye (Pays-Bas), qui avait réfuté début octobre les accusations d’espionnage.
Elle précise que la libération de ses membres s’est faite fin octobre. Les arrestations ont eu lieu après la suspension fin juillet des activités de l’ONG par la junte pour trois mois, accusée de « collecte de données à caractère sensible sans autorisation préalable ».
Après cette date, huit membres d’INSO avaient été arrêtés: le directeur pays, un Français, son adjointe franco-sénégalaise, le directeur global des programmes, tchèque, ainsi qu’un ressortissant malien et quatre Burkinabè.
L’ONG, qui n’a pas souhaité donner plus de détails vendredi, fournit notamment des analyses sécuritaires pour d’autres associations humanitaires. Entre juin et juillet, la junte burkinabè a révoqué en l’espace d’un mois l’autorisation d’exercer de 21 ONG et suspendu dix autres associations pour une durée de trois mois.
La régime du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir il y a trois ans par un coup d’Etat, défend une lutte souverainiste avec le Mali et le Niger, tous trois voisins et alliés au sein la confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Fin 2024, le Niger avait révoqué l’autorisation d’exercer d’INSO sur son territoire.

