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Burkina Faso : de hauts magistrats interpellés en octobre poursuivis pour corruption

Une dizaine de hauts magistrats interpellés courant octobre au Burkina Faso sont poursuivis pour « corruption », a indiqué la junte au pouvoir, qui dénonce un « grave dysfonctionnement dans la chaîne de justice » dans un communiqué.

La junte, dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré depuis 2022, revendique s’inspirer de Thomas Sankara, ex-dirigeant du Burkina et figure du panafricanisme tué en 1987 dans un putsch, qui avait notamment fait de la lutte contre la corruption sa priorité. Elle est régulièrement accusée de réprimer durement toute voix critique. Mi-octobre, une source judiciaire avait indiqué que des magistrats de la cour d’appel de Ouagadougou avaient été « enlevés » ou étaient « portés disparus ».

« Une série d’interpellations d’acteurs de la justice suivie d’auditions effectuées courant octobre a révélé un vaste réseau d’agents indélicats à la cour d’appel de Ouagadougou », a clarifié le capitaine Farouk Azaria Sorgho, porte-parole du Korag, un organe chargé de la mise en œuvre de la « vision stratégique » de la junte qui prône une « révolution progressiste populaire ».

Parmi les mis en cause, on compte 10 hauts magistrats – présidents de chambre, procureur général, juge d’instruction… – et un avocat, précise Sorgho, qui affirme que « d’importantes sommes d’argent ont été engagées pour des actes de corruption et d’influence ayant entraîné une instruction biaisée et un jugement partisan ».

Une affaire est particulièrement épinglée, celle d’un procès impliquant une dizaine de douaniers, poursuivis pour des faits de « corruption et blanchiment de capitaux » et qui avaient bénéficié d’un non-lieu. Dénonçant une « mascarade judiciaire », le Korag estime que cette décision « fragilise l’effort de lutte contre la corruption et envoie un signal extrêmement négatif sur l’efficacité et la rigueur du pôle judiciaire spécialisé ».

« Nous accentuerons la lutte contre la corruption et l’impunité des acteurs judiciaires en exigeant le respect strict des règles d’éthique et de déontologie », a conclu le capitaine Sorgho

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