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Attentat de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire : reprise du procès en appel

Le procès en appel de quatre accusés condamnés à perpétuité pour l’attentat jihadiste de la ville balnéaire de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, qui avait fait 19 morts en 2016, a repris lundi à Abidjan après plusieurs mois de renvoi.

Le 28 décembre 2022, la cour d’assises d’Abidjan avait condamné à la prison à vie dix accusés, dont six par contumace, pour leur rôle dans le premier attentat jihadiste jamais commis en Côte d’Ivoire. Le 13 mars 2016, trois jeunes assaillants avaient remonté la plage de Grand-Bassam, très fréquentée par des étrangers, puis pris d’assaut plusieurs restaurants, tirant à la kalachnikov sur des clients en terrasse avant d’être abattus par les forces de sécurité ivoiriennes.

Six des condamnés sont en fuite ou détenus au Mali. Les quatre autres présents, Hantao Ag Mohamed Cissé, Sidi Mohamed Kounta, Mohamed Cissé et Hassan Barry, avaient été reconnus coupables en première instance d’avoir été complices de cette attaque, notamment en aidant dans le repérage des lieux, ce qu’ils nient.

Ils avaient fait appel, mais le 17 mai 2024, le procès avait été renvoyé en raison de l’absence d’avocats pour leur défense. « C’est ma générosité qui m’a conduit en prison. Je ne suis pas un terroriste », s’est défendu à la barre Sidi Mohamed Kounta, accusé d’avoir hébergé Kounta Dallah, présenté comme « le cerveau opérationnel » de l’attaque. « Je n’ai pas vu un seul élément de preuve. Je n’ai jamais été à Grand-Bassam », a de son côté assuré Hassan Barry, accusé d’avoir été le chauffeur des assaillants.

L’avocat de la défense, Me Jonas Zadi, a estimé auprès des journalistes que ses clients avaient été condamnés « sur la base de l’émotion et non du droit. » Le procès doit se poursuivre jeudi, où plusieurs témoins vont se succéder à la barre. « Ce procès doit être un cas d’école pour qu’on comprenne qu’en agissant comme les accusés l’ont fait, ils auront en face la dureté de la loi », a déclaré à la presse Me Amadou Camara, un avocat des parties civiles.

Revendiquée par la branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), cette attaque jihadiste, la première survenue en Côte d’Ivoire, avait fait 19 morts, dont quatre Français.

Neuf Ivoiriens, un Libanais, une Allemande, une Macédonienne, une Malienne, une Nigériane et une personne non identifiée avaient également été tués lors de l’attentat et 33 personnes de diverses nationalités blessées.

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